La sacoche

Elle avait contenu tellement de secrets, d’amours, de surprises et d’espoirs. Son cuir usé en témoignait.

Mathurin avait adoré son métier mais, depuis le mois de juillet, il en avait perdu le goût. Avant il se promenait de maison en maison, apportant des journaux, les nouvelles des enfants partis à la ville, les invitations aux mariages. Il lui arrivait même de s’arrêter comme ça, pour le plaisir de papoter, il était toujours bien accueilli, souvent on lui offrait un petit verre.

Maintenant, il avait un peu honte, il passait furtivement dans le village. Bien sûr les destinataires à qui il remettait les rares lettres étaient heureux, un courrier signifiait la vie, pour combien de temps encore ? Il y avait toutes les autres maisons, celles qui attendaient, il n’osait plus s’y arrêter pour ne pas donner de fausses joies. Et puis il y avait celles, de plus en plus nombreuses qui ne recevraient plus rien et le savaient.

Alors sa tournée lui laissait une indicible amertume au cœur, surtout qu’il savait d’expérience combien les pauvres missives qu’il transportait étaient menteuses.

Personne n’ose écrire à ses proches l’effroyable horreur de la guerre.

Cathy

Un éléphant ça trompe énormément

Et maintenant que vais-je faire?

C’est la tuile! Que vais-je faire? Piégé sur le rebord de la fenêtre, sur la corniche en haut de l’immeuble, en plein jour, à la vue de tout le monde! Je vais tenter de faire le tour du bâtiment en me collant contre le mur, j’ai le vertige, il faut que je trouve un appartement avec une âme charitable capable de me sortir de là! La corniche s’allonge dans ce coin, avec un peu de chance, la solution n’est pas loin.

Ah ,non! Un attroupement! Partez, partez, circuler, tout va bien! Je n’ai pas envie de me suicider! Partez, vous allez me faire prendre! Je ne vous ai rien demandé, partez! Je vais bien, tout va bien je me débrouille tout seul!

Ah ,non! Les pompiers maintenant, mais je n’ai pas envie de me suicider! Manquerez plus que la télé! Ils ont sorti la grande échelle!, je vais avoir bonne mine en descendant! Va falloir que j’y passe, voilà le pompier qui s’approche avec précautions:

_ tout va bien Monsieur, on vient vous chercher, restez tranquille, on s’occupe de vous, vous verrez tout va bien se passer, donner moi la main.

_ Merci, merci! Vous savez je n’y suis pour rien!, la fenêtre s’est refermée et je suis resté piégé dehors contre ma volonté.

_ Nous allons descendre à reculons, je reste derrière vous pour vous protéger, nous en avons pour quelques minutes pour arriver en bas.

_ C’est mon jour, les pompiers! Moi qui voulait rester discret!

_ Vous allez devenir célèbre, je vois la télé en bas, un journaliste avec un micro!

_ C’est la misère! les pompiers, la télé! Qu’est-ce que je vais pouvoir raconter? Et si Germaine vois ça! Ca va être ma fête! Enfin l’essentiel est d’être en vie, Germains comprendra!

Gérard

Balade

Profitant d’une éclaircie, Adrien se promenait dans la forêt en fin d’après-midi. Il avait plu toute la journée. Tout était humide. Les arbres laissaient encore tomber de grosses gouttes d’eau au moindre coup de vent.

En avançant doucement, Adrien aperçut devant lui une cabane toute brinquebalante, faite de planches, de branches, couverte d’une vieille toile cirée. Doucement, il s’approcha de cet abri improbable qui avait éveillé sa curiosité. Il souleva délicatement la bâche qui protégeait la porte bancale de cet abri de fortune. Discrètement, il entra. Tout était sombre. Il observa autour de lui et se hasarda à entrer dans cet espace inhospitalier. Ses yeux se sont lentement habitués à l’obscurité, découvrant ici une vieille chaise en plastique, là un cageot qui devait servir de table, à même le sol un vieux matelas où s’entassaient duvets, vieilles couettes et chiffons. Le mobilier était succinct et le confort, n’en parlons pas.

Adrien était gêné et tout ému d’avoir visité ce triste lieu et découvert l’intimité d’un pauvre hère. Il remit la bâche en place avec soin et repartit la tête basse, attristé en pensant au désarroi que partagent, hélas, trop d’humains.

Thérèse

Une couleur, un lieu …

Venise, enfin Venise. C’est mon 4ème séjour ici et je voudrais y rester toute ma vie. Chaque parcelle de la Sérénissime attire les regards et les yeux affolés ne savent plus où se poser.

Pour l’instant, je regarde par la fenêtre la façade de la chapelle Carpaccio à portée de ma main. Le ciel dégagé affiche un bleu azur. Je sors de mon sac à dos mon parapluie inutile pour aujourd’hui. D’ailleurs, si il y a une chose à oublier ici c’est bien le parapluie. Les ruelles y sont bien trop étroites pour ne pas se prendre une baleine dans l’œil. Alors oublions le parapluie.

Par contre, il faudra marcher, monter et descendre les petits ponts de pierre, de vrais casse-pattes mais si beaux, si inattendus et parfois sans issue aboutissant sur une porte fermée ou un mur !

Aujourd’hui, j’ai projeté d’entreprendre la traversée de la Place Saint Marc, piège à touristes, où piétine une foule pressée de voir le maximum dans un minimum de temps et de serrer contre eux la précieuse photo d’un selfie. Passée cette barrière humaine, j’arrive sur une placette ensoleillée et calme où enfin on y trouve une sérénité délicieuse. Quelques « vraies » vénitiennes font une pause en revenant d’un marché flottant et s’attardent dans ce havre de paix que les touristes ne soupçonnent même pas !

Hélène

Effet de l’aqua alta

Une couleur, un lieu et autres

Je profite d’une belle après-midi pour aller me promener dans le marais de Mousterlin. L’air est doux et le soleil nous offre ses chauds rayons du printemps qui approche.

Sous les arbres qui ont été bien secoués pendant les dernières tempêtes, il y a un tapis de branches, de brindilles et d’aiguilles. La marée monte doucement. C’est agréable d’entendre le clapotis des vaguelettes qui viennent mourir sur la plage déserte. A cette heure, le dimanche, les vacanciers sont encore à table. Au loin, je découvre une petite voile vert pomme qui approche tranquillement de la côte.

Soudain, le vent se lève. Toute l’ambiance change. Les petits oiseaux qui sautillaient sur le sable prennent d’un coup leur envol. Les branches s’agitent. Le vent siffle de plus en plus fort entre les aiguilles de pin. Le plaisancier, sur sa planche a du mal à tenir sa voile vert pomme. A plusieurs reprise, il se retrouve dans l’eau.

Je suis inquiète pour lui. Il a dû être surpris par ce brusque changement de temps. Soudain, une cloche sonne… Dans un mouvement de panique, c’est le véliplanchiste qui appelle au secours.

Thérèse.

Où voulez-vous aller ?

Nulle part s’écrie ma voisine ! Voilà qui est embarrassant !

Nulle part, vraiment ? Aucun souhait de ciel bleu, de soleil, d’une mer chaude et des lagons turquoise ? Voulez-vous rester dessous votre couette moelleuse ? Fermer les volets ? Profiter d’un bon film ?

Comme si nulle part était là à votre porte, une pancarte accrochée à la poignée. Une promesse de belle nuit nulle part sous un ciel parsemé d’étoiles scintillantes, en compagnie de quelques petites bestioles aux yeux phosphorescents ? Un petit coin de paradis sans adresse, en pleine nature, assise sous un arbre ? Nulle part veut-il dire seule, comme seule dans la foule, bousculée, chahutée par une cohue de retour du boulot, dans un train qui vous déroule un tapis de nulle part en une heure de trajet ?

Et vous vous dites : on est où là ? La réponse résonne aussitôt : nulle part !

OK, finalement « nulle part » c’est partout !

Hélène

Où voulez-vous aller ?

Voir les « Sept Iles » A Perros-Guirec. Ma voisine, avec son bons sens de randonneuse, me réponds : il te faudra :

Premièrement : te lever de bon matin et commencer par vérifier que tous tes os sont en place, que tes muscles fonctionnent, que tes nerfs te laissent tranquille, pas de sciatique, pas de cruralgie et que tes jambes te portent comme il faut car il te faudra marcher.

Deuxièmement : N’oublie pas avant de partir de passer à la pharmacie pour prévoir les comprimés qui t’empêcheront d’avoir le mal de mer !

Troisièmement : Pense aussi à mettre dans ton sac à dos une paire de jumelles pour observer les macareux moines, les pingouins torda, les guillemots de Troil, les fous de Bassan, les sternes pierre-grain si tu as de la chance !

Quatrièmement : Pense aussi à te nourrir, prévoir une bouteille d’eau et un sandwich aux rillettes de thon que tu adores, une tomate, un couteau et pour le dessert une pomme.

Cinquièmement : Pense aussi, si tu n’as pas regardé la météo avant de partir, à un bon ciré, tu sais ton ciré Cotten jaune que tu avais acheté à Concarneau par un jour de grand vent.

Sixièmement : Pour tes pieds laisse de côté les bottes trop lourdes pour la marche et prends de bonnes chaussures de marche et pour la tête, un bonnet qui te donnera l’air d’un loup de mer « égaré » sur la terre.

Si tu as pensé à tout cela, alors vas-y et reviens avec quelques belles photos des oiseaux, mais pas trop car les oiseaux si beaux te resteront dans la tête et non sur le papier !

Odette pour Hélène

Printemps

Il faisait beau pour cette première journée de printemps. Julien se promenait dans les bois de son Berry Natal. Les jacinthes sauvages envahissaient les sous-bois et embaumaient l’air !

Julien partait toujours avec son appareil photo. Tout l’intéressait et il était curieux de la nature.
En traversant la chênaie, il entendit des petits cris. En s’approchant d’un gros chêne, il aperçut un trou dans le tronc. En s’aidant d’une grosse souche, il se hissa et sans faire de bruit, regarda dans le trou. Il vit un bébé écureuil blotti contre sa mère sur un lit de feuilles mortes. En jouant avec l’équilibre il put prendre une photo. Quelques rayons de soleil filtraient un peu de lumière.

Avec mille précautions, il descendit le long du tronc et les petits cris de l’écureuil reprirent. Heureux de sa découverte, Julien continua sa promenade.

Monique R.

Où aimeriez-vous aller ?

Au soleil me répond spontanément ma voisine, puis elle m’explique que le catalogue S… a de bonnes propositions. Tu peux donc préparer ton voyage. Tu prends l’avion à Brest ou à Nantes. Tu t’envoles vers les tropiques. Dépêche-toi ! Aux Antilles, la belle saison se termine. Mais il y a tant de destinations attirantes !

Si cela peut te donner des idées, j’ai vu que la Slovénie était un pays peu visité. Pourtant, il paraît que c’est magnifique. Ses paysages sont particulièrement beaux sous le soleil, bien sûr ! Comme la région est peu fréquentée, les visites se passent dans le calme et sont très profitables. On peut y faire de belles rencontres.

Par contre, l’Espagne est plus proche et le soleil y est ardent. Déjà les habitants de Barcelone manquent d’eau et prient le Seigneur pour qu’Il leur envoie de la pluie. Amène quand même de quoi te couvrir en cas de mauvais temps. La planète subit des bouleversements importants.

Bon voyage quand même et ramène-nous de belles photos, un teint bronzé et une santé de fer !

Thérèse

Expressions avec des fruits et des légumes

Ecrire un texte

Armel avait une peau de pêche que beaucoup lui enviait, en plus de cela elle conservait une ligne d’haricot vert en toutes saisons, qui rendaient jalouses beaucoup de commères, surtout celles qui étaient blanches comme des endives, à force de rester chez elles. Alors Armel qui avait un cœur d’artichaud plaignait ces femmes qui n’avaient pas de chance. Elle entendait souvent ce que racontaient les clientes les jours de marché à propos de leurs maris: il est bête comme chou,, il me courre sur le haricot, espèce de cornichon, toujours bon à sucrer les fraises. Armel ne disait rien, elle ne voulait pas faire de salades, déclencher la pomme de discorde, elle n’en pensait pas moins: elle devrait manger des carottes, ça rend aimable, elle ferait mieux de soigner sa peau d’orange, au lieu de la montrer, Armel avait la patate, même la banane, toujours d’humeur égale, ce n’est pas elle qui deviendrait rouge comme une tomate, toujours prête à couper la poire en deux, elle ne faisait pas d’histoire pour une poignée de cerises. Ce n’était pas comme Odile qui était tombée dans les pommes en recevant une prune pour mauvais stationnement, alors qu’elle était sortie voir un navet, un film complètement idiot: les carottes sont cuites qui ne parlait pas de carottes, cela l’avait mise très en colère. Il faut dire qu’elle était grande comme une asperge, cela lui arrivait de faire le poireau en attendant son copain, elle se disait que c’était une poire pour la soif en attendant mieux et cette pensée alléchante lui donnait la pêche!

Gérard