devant la moisson de Zingg

Tout va bien, tout est calme,banal, il fait beau, chaud.

Chacun travaille, les uns fauchent, les autres lient, les femmes ont libéré les vaches dans le pré à côté.

Le bébé de Marcelline joue avec le fils de Paul.

Tout à coup des éclats de voix, tous s’arrêtent, regardent vers le haut du pré.

 » Ernest! tu dois rentrer à la maison, regarde ton fils »

 » Hon, hon » ronchonne Ernest devenu tout pâle

 » Cette fille c’est une rien du tout, tu dois revenir avec nous »

« Hon, hon »

 » Ernest, reviens, rentre ! »

 »  Chut!… on nous regarde »

 » Et alors, tu es la risée du village avec cette fille, une Marie couche-toi là »

 » Anna …tais-toi, ce soir je rentrerai »

 

 

Tous reprennent leur tâche

Tout redevient calme, banal.

 

Françoise R’

Pont Aven…exposition La modernité 1.

  • Hé Jo! tu ne dis rien..
  • toi non plus Jess!
  • je suis claqué, je titube encore
  • oui Jess ! mais on n’a pas eu le mal de mer
  • une chance, mon père m’avait prévenu
  • oui, la mer c’est dur!
  • oh , le lit sera bon
  • oui, on repart demain à 4h tapantes sur le quai…
  • hmff… on va s’y faire, tu vas voir.
  • T’as vu la godaille , Mère aura du plaisir
  • la mienne aussi, cela me donne du courage.
  • à demain mon pote.

Françoise R’

 

Visite studieuse à Pont Aven

place à PONTRIEUX  de Henri Le Sidaner

J’ai choisi ce tableau car, dès que l’on pose son regard dessus, les couleurs et la luminosité me transportent dans une autre époque. Celle où l’on prenait le temps, à la fin de la journée, de se retrouver sur cette place, entre amis, voisins, pour faire un bout de causette, où tout simplement surveiller les enfants qui jouaient aux cerceaux, aux billes où à la marelle.Les petites filles faisaient virevolter les longs rubans qui maintenaient leurs nattes et les garçons les regardaient en se lançant des coups d’oeil amusés.

Les personnes parlaient bas. On pouvait entendre le bruissement des feuilles dans les arbres et l’eau qui coulait de la fontaine. Le soleil jouait avec les branches et les feuilles prenaient des teintes de cuivre et d’or.L’automne annonçait sa venue.

Allez, il faut revenir à la réalité, un dernier coup d’oeil et un grand merci à Monsieur Le Sidaner pour avoir immortaliser cette magnifique place de PONTRIEUX;

 

visite studieuse à Pont Aven

le débit à Doëlan de Pierre Bompart:

L’homme regarde la mer et le ciel et pense que la tempête est passée. Voilà plus d’une semaine qu’il se trouve dans ce phare avec ses copains et il attend le bateau qui le ramènera sur la terre ferme. Il a hâte de retrouver femme et enfants.

Il dit à son copain:

-est ce que tu vois le bateau arrivé, Yann ?, je vais revenir dans quatre jours et te ramènerai tes médicaments et un peu de victuailles. Et que dirais tu d’un petit coup de chouchen pour nous remettre de nos émotions?, regarde notre copain Gwen, il prépare sa barque pour repartir en mer.

Au musée de Pont Aven

Un tableau : La plage bleue 1928 – Gromaire

Une consigne : ne pas employer les mots bleu et plage

L’été de l’année 1928 était ensoleillé et offrait à quelques audacieuses le bonheur de s’allonger sur le sable blond et scintillant, parcellé d’éclats de quartz dorés.

Sonia était là posée comme une sirène échouée, se reposant d’un long voyage, yeux fermés mais ouverts sur son rêve de lointains. Elle oublie les bateaux de pêche rentrant au port, les bâtiments industriels aux lignes droites et cubistes, indigo aux ombres noires, exactement comme son maillot de bain largement échancré sur sa poitrine généreuse.

Un observateur passant par là dirait même qu’elle est volontairement provocante, moulée ainsi, les courbes appuyées de ses hanches comme un toboggan sur lequel il glisserait volontiers.

Sonia s’expose innocemment aux reflets doux et miroitant du ciel, son bras enroulant sa tête. Elle rêve. Elle rêve tout en tournant le dos à son amie qui l’appelle en vain, plantée à mi-cuisse dans l’eau froide, sans vagues. Elle n’y répondra pas, préférant prolonger la chaude langueur de son fantasme. Chez elle, le bord de mer invite toujours aux voyages intérieurs.

Hélène

la-plage-bleue

 

Au musée de Pont Aven

Le tableau de Albert Clouard 1905 : Joël à la lecture –

Joël, s’il te plait, vient déjeuner.  Silence.  Que fais-tu enfin ?  Silence.

C’est un silence profond dans lequel il est plongé depuis ce matin, un livre posé sur ses genoux repliés, presque en équilibre sur sa chaise paillée. Il ne sent pas l’inconfort de sa pose tant le livre l’absorbe. Il n’entend rien non plus sauf, parfois, le bruit de la mer à quelques pas de sa maison.

Il la voit par la fenêtre la mer. Elle encadre ses rêves de lointains où passe un grand voilier blanc à quatre mats. Il a déjà embarqué mais il ne sait si cela sera comme mousse ou passager. Sa lecture l’entraîne dans des courses où l’horizon se confond avec les brumes, bravant tempêtes, combattant quelques pirates et sa peur, s’échouant sur une île déserte.

Mais au fond de lui-même, il sait qu’il préférera toujours ses livres, ses pantoufles, sa maison confortable, son voilier petit jouet miniature qu’il fera naviguer dans une flaque entre deux rochers. Joël doit grandir encore avant de songer à s’embarquer.

Hélène

 

 

Les deux fenêtres

Au musée de Pont-Aven, une exposition : « paysages de la Bretagne ».

‘Débit à Doëlan’, de Pierre Bompart.

‘Joël à la lecture’, de Albert Clouard.

Les deux fenêtres.

« Toujours seul, le Mathieu… Et toujours à travailler. Il va y perdre la santé Et surtout la tête, qu’il va perdre, moi je te le dis.

Moi, là, tu vois, je pense, de mon côté, à mon fils Joël. Encore et toujours. Mathilde était trop jeune pour mourir … »

Les yeux du marin, perdus dans le vague, s’embrument de larmes. Jean, tout prêt de lui, est un taiseux. Ici on laisse la douleur parler. Les de marins sont des lieux où l’on s’extériorise publiquement mais sans bruit. On pousse une gueulante, parfois, et les copains comprennent.

Joël a trouvé un refuge et une évasion dans la lecture. Il a dû arrêter l’école car il va devenir soutien de famille. Il devra s’y résoudre, ça lui est tombé dessus comme une vague traîtresse. Son regard court du livre à la fenêtre. Il a presque fini le volume, il pourra bientôt en changer à la bibliothèque paroissiale, où il apprécie de pouvoir se blottir dans les paroles bienveillantes de Monsieur l’Abbé.

A chacun sa solitude, mais la mer est là, nourricière, tendre et compréhensive.

Elle est leur bouée, leur lien indéfectible et vital, leur communauté. Jean interpelle Mathieu : « Bon. Une dernière chopine, et on y va ».

Loïc

Par la fenêtre

zone-dinterdiction-etendue-autour-des-sous-marins-en-rade-de-brestPar la fenêtre, je vois le brouillard, familier, habituel, un compagnon de voyages, de rêvasseries en échappées, d’espoirs en illusions.

En bas, des jeunes femmes poussent les landaus ou les poussettes, sur une belle allée plantée d’arbres alignés, plantés après la guerre pour tenter d’apporter un peu de vie et d’espoir en l’avenir à la ville meurtrie. Au loin, là-bas, la terre pénètre l’Atlantique. Depuis que papa a pu offrir à notre famille une 203 « commerciale », nous nous rendons parfois sur cette presqu’île, notre lieu d’évasion. Quelques kilomètres par la mer, mais cent par la route !

Une terre encore épargnée de tous les tracas de la ville « béton-bitume », fracassée, que les habitants ont réinvestie, se frottant les yeux pour effacer à jamais les démons et les traumatismes.

Sur notre presqu’île aussi naissent des enfants, des baby-boomers, et ils courent à travers les champs, en chantant, et même en sifflant : Je suis si fier d’avoir appris !

Ici, autour du calvaire, nous nous ressourçons autour d’un vrai paysage de Bretagne. Les femmes en noir qui sortent de l’église puis s’assoient pour commérer sur les bancs de pierre ont toujours été là, n’ont pas interrompu leurs conversations, jamais, semble-t-il. Tout est couleurs, calme, sérénité. Devant le collège privé, les « Frères à quatre bras » accueillent les adolescents en culotte courte qui accourent comme des piafs.

Les jeunes du bagad Bleuniou Sivi (« fleurs de fraises ») accordent consciencieusement leurs cornemuses : fini le calme, mais bientôt le concert !

Mais … Mon regard s’était perdu dans le vide.

Une image apparaît, furtive, incongrue, très dérangeante, menaçante. Un fantôme ? un mirage ? Un cauchemar ?

Fermée, la fenêtre; tirés, les rideaux.

Ce sous-marin est venu tout gâcher.

Ecrire sans réfléchir ……

C’est super d’avoir cette salle dans l’office du tourisme. Elle est claire et bien chauffée. Je regarde par la fenêtre, je vois le parking du Super U se remplir un peu. Les caissières sont charmantes, la qualité de la viande est excellente, mais celle du Centre Leclerc de Pont Labbé est aussi bonne et un peu moins chère. « Atout-Fruits a aussi du monde. Oh ! çà me fait penser que je dois acheter une salade et des patates. Je commence à avoir une petite faim en regardant le panneau « Pizza »

– dis, Françoise, c’est bientôt l’heure de s’en aller ?

Lettre de mécontentement

Au service météorologique

Voilà deux ans que je suis revenue en Bretagne, j’habite à  FOUESNANT, cette ville vous parle ?…. j’en doute.

Tous les jours, je me dis que j’ai fait le bon choix, les paysages de bord de mer, la végétation, la douceur du climat……

Je suis scandalisée par vos propos sur la météo. Vous parlez du Nord, mais le Nord est en haut de la carte, nous, nous sommes à l’ OUEST. Il n’y a pas de corons chez nous. De plus, dites à vos présentateurs que lorsqu’ils montrent la carte de France, qu’ils se déplacent dans l’océan atlantique pour montrer en totalité la Bretagne !!.

Madame Evelyne Délhiat parle d’abord de la Corse, du Sud avec ses températures estivales, tandis que, avec son petit rire narquois, elle annonce un 4 à 5 degrés à la pointe bretonne.

Nous n’avons pas d’inondation, d’orage où d’avalanche, certes, nous avons des tempêtes, mais qu’elles sont belles. Alors là, oui, vos journalistes accourent pour prendre des photos.

Nos grandes plages ne sont pas polluées comme dans d’autres endroits. Et savez vous qu’en ce moment le mimosa est en fleur ?

Voilà, monsieur, un peu plus de considération pour le Finistère, s’il vous plaît !. Et s’il vous arrive de venir en Bretagne Sud , l’Association l’écume des mots se fera un plaisir de vous faire visiter la région.

Ne venez pas trop nombreux, car les touristes…….nous les acceptons ……..à petite dose.

Salutations