Reflets (pangramme)

Reflets

images trompeuses

dans mes rêves

arrête donc d’y croire

et marche avec moi

vers ce beau pays espoir

où nous nous retrouverons heureux

tu me reconstruiras bien vite

dans notre petit paradis chéri

notre cocon douillet si doux

grand lit d’amour

arche de vie

lumières changeantes

Reflets

Loïc

Voici des mots …

Voici des mots tant que t’en veux

fais-en une chanson un poème …

je crie mon appel je pleure mon blues

je revendique mes spiritualités

je plains ma douce identité et la chaleur humaine

disparues

dans un long râle étouffé …

voici des mots tant que t’en veux

fais les hurler gémir gueuler …

je ne montre pas ma gorge aux tyrans

je vomis à la face des résignés

mais … indignation ou indulgence …

voici des mots tant que t’en veux

traîne-les dans la fange de tes colonisateurs

traîne-les dans la honte des hommes blancs

dans la honte de toutes les oppressions

voici des mots tant que t’en veux

fais-les taire dans des élans difficiles

de pacifisme obligé

dans des pardons impossibles

comprendre mais ne pas pardonner l’indicible

les attentats à ma couleur

aux enfants et aux femmes de mon pays

où le viol est arme de guerre

mépris je suis un chien écrasé

impuissant misérable

mais j’ai faim et

la faim est l’entrave qui soumet la révolte

survivre pour espérer s’évader

ne pas accepter

ne pas tendre la joue

pour espérer que mes larmes deviennent

un cours d’eau doux musical

qui me berce.

Ismaël LO

Le Petit Conservatoire de la Chanson

Atelier du mercredi 12 Novembre 2014

Thème : Nous évoquons la personnalité de Mireille, qui anima le petit conservatoire de la chanson de 1955 à 1970, à la radio d’abord, puis à la télévision.

Nous avons pour consigne de placer dans notre texte six titres de chansons de Mireille :

      Couchés dans le foin
      Ce petit chemin
      C’est un jardinier qui boite
      Papa n’a pas voulu
      Quand un vicomte
      Puisque vous partez en voyage

Ma famille habite au dernier étage d’une haute tour qu’on appelle joliment gratte-ciel. On dit que mes parents font la pluie et le beau temps, qu’ils ont un caractère changeant, ombrageux, capricieux. On ne les aime pas beaucoup et ceux qui rêvent d’une place au soleil les détestent. L’aristocratie des nuées blanches, celle qui fait la beauté d’un ciel de traîne, la grâce vaporeuse d’une toilette de reine, nous critique beaucoup, et quand parmi eux un vicomte rencontre un gros cumulus de ma famille, il y a de l’orage dans l’air. Le dimanche, nous allons à la campagne, où nous ne sommes pas toujours bien accueillis par ceux qui se sont couchés dans le foin pour leur sieste. Nous avons un ami cependant, dans un très joli jardin au bout de ce petit chemin que j’aime tant. C’est un vieux monsieur, avec un chapeau de paille, un grand tablier et une canne, c’est un jardinier qui boite et il nous voit toujours arriver avec joie, il sait que nous arroserons le jardin à sa place. Un jour, je lui ai dit que le soleil allait briller toute la semaine, car mes parents parlaient d’une grande excursion. Puisque vous partez en voyage, m’avait-il alors répondu, je vais arroser copieusement mes massifs en prévision du temps sec. Je voulais aller voir la mer , mais papa n’a pas voulu. Toi, petit nimbus, attends donc de grossir un peu avant de t’aventurer sur l’océan, a dit papa, tu ne sais pas ce que c’est que le vent du large, tu serais balayé en un rien de temps et nous risquerions de te perdre. Tu serais peut-être recueilli chez les cirrus, mais ils feraient de toi une lavette effilochée à leur image ! J’eus donc le seul loisir d’embêter les citadins qui s’étaient allongés dans les prairies lors d’une belle semaine printanière.

par Danièle

Six titres de chansons

Atelier du mercredi 12 Novembre 2014

Thème : Nous évoquons la personnalité de Mireille (sa biographie est ici) , qui anima le petit conservatoire de la chanson de 1955 à 1970, à la radio d’abord, puis à la télévision.

Nous avons pour consigne de placer dans notre texte ces titres de chansons issus du répertoire de Mireille :

Couchés dans le foin

Ce petit chemin

C’est un jardinier qui boite

Papa n’a pas voulu

Quand un vicomte

Puisque vous partez en voyage

Ma famille habite au dernier étage d’une haute tour qu’on appelle gratte-ciel. On dit que mes parents, en grattant le ciel, font la pluie et le beau temps, qu’ils ont un caractère capricieux, changeant, autoritaire et égoïste, car ils font beaucoup d’ombre sur leurs prochains ░ ▒ ▓ . On ne les aime pas, ceux qui rêvent d’une place au soleil les détestent ☼ . L’aristocratie des nuées blanches, celle qui fait la beauté d’un ciel de reine, d’un ciel de traîne, nous critique beaucoup, et quand un vicomte de la classe supérieure de la stratosphère rencontre un gros cumulus de ma famille, il y a de l’orage dans l’air 😦 . Le dimanche, nous allons nous promener à la campagne où nous ne sommes pas toujours bien accueillis par ceux qui se sont couchés dans le foin. Nous avons un ami pourtant, dans un très joli jardin, au bout de ce petit chemin que j’aime tant. C’est un vieux monsieur, avec un chapeau de paille, un grand tablier, et une canne, c’est un jardinier qui boite, et il nous voit arriver avec joie car il sait que nous arroserons à sa place ses massifs. Un jour je lui ai dit que le soleil allait briller toute la semaine, car mes parents et moi devions partir en excursion. Puisque vous partez en voyage, m’avait-il répondu, je vais arroser copieusement en prévision de la sécheresse 😀 ! J’aurais voulu aller voir la mer, mais papa n’a pas voulu 😳 . Toi, petit nimbus, attends donc de grossir avant de t’aventurer sur l’océan, a crié papa, tu ne sais pas encore ce que c’est, le vent du large, tu serais balayé en un rien de temps, nous risquerions de te perdre. Tu serais alors recueilli chez les cirrus, et ils feraient de toi une lavette effilochée ! J’eus donc le seul loisir de taquiner les gens des villes allongés sur les pelouses publiques 😉 .

Quelqu’un m’a dit

Atelier du mercredi 5 novembre 2014

Thème : commencer un texte par cette phrase Quelqu’un m’a dit.

Nous lisons d’abord le poème de Victor Hugo :

      Une femme m’a dit ceci : – J’ai pris la fuite.
      Ma fille que j’avais au sein, toute petite,
      Criait, et j’avais peur qu’on n’entendît sa voix.
      Figurez-vous, c’était un enfant de deux mois ;
      Elle n’avait pas plus de force qu’une mouche.
      Mes baisers essayaient de lui fermer la bouche,
      Elle criait toujours ; hélas ! elle râlait.
      Elle voulait téter, je n’avais plus de lait.
      Toute une nuit s’était de la sorte écoulée.
      Je me cachais derrière une porte d’allée,
      Je pleurais, je voyais les chassepots briller.
      On cherchait mon mari qu’on voulait fusiller.
      Tout à coup, le matin, sous cette horrible porte,
      L’enfant ne cria plus. Monsieur, elle était morte.
      Je la touchai ; monsieur, elle était froide. Alors,
      Cela m’était égal qu’on me tuât ; dehors,
      Au hasard, j’emportai ma fille, j’étais folle,
      J’ai couru, des passants m’adressaient la parole,
      Mais je me suis enfuie, et, je ne sais plus où,
      J’ai creusé de mes mains dans la campagne un trou,
      Au pied d’un arbre, au coin d’un enclos solitaire ;
      Et j’ai couché mon ange endormi dans la terre ;
      L’enfant qu’on allaita, c’est dur de l’enterrer.

      Et le père était là qui se mit à pleurer.

      Victor Hugo, recueil L’année terrible.

Nous évoquons aussi la chanson de Carla Bruni, Quelqu’un m’a dit

À nous d’écrire maintenant !

    Quelqu’un m’a dit : prends garde à la douceur des choses !
    Ne sais-tu pas que les épines sont les armes des roses ?
    Quelqu’un d’autre m’a dit à peu près la même chose :
    Ne sens-tu pas que trop boire rend à la fin morose ?
    Qu’en chaque excès la vanité est enclose ?
    Et puis quelqu’un m’a dit cette autre chose :
    Tu dois toujours respecter la dose.
    Alors j’ai voulu me remettre en cause.
    J’aimais dépasser la mesure, frôler l’overdose.
    Je goûtais aux délices que le diable propose.
    Je courais les dangers comme tous ceux qui s’exposent.
    Je voulais toujours me dire : j’ose, j’ose, j’ose !
    Et puis mon égo, mon cerveau ont fait une thrombose,
    Tout mon être aujourd’hui implose
    Ma pauvre âme n’est plus qu’ecchymoses.
    Quelqu’un m’a dit : suffit la névrose,
    Tu dois faire une pause !
    Désormais je vise l’essentiel des choses
    Et je vois la vie en rose.

    par Danièle

La Marseillaise

Atelier du 22 octobre 2014

Thème : Nous relisons le premier des six couplets du chant de la Marseillaise, histoire à lire sur wikipedia.
Nous devons ensuite écrire un autre hymne à tout ce qu’on veut ou ce qui nous passe par la tête, à la manière de l’hymne national français.

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      Allons enfants de la batterie
      Le tampon Gex est arrivé !
      Contre nous de la face ternie
      Le récurant clinquant est levé

      Entendez-vous dans mes casseroles
      Mugir ma féroce éponge
      Qui gratte, nettoie et puis ronge
      L’oxydation et vilaines auréoles

      Aux armes mes chiffons !
      Cocottes, gamelles et poêlons
      Frottons, frottons
      Qu’un alu clair et pur
      Eclaire mes rayons !

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par Danièle

On écrit pour …

Atelier du mercredi 15 octobre 2014

Thème : nous lisons ce poème d’Anna de Noailles, puis, de même, nous racontons, en prose ou en vers, que je, tu, il, elle, nous … écrivons pour …

      J’écris pour que le jour où je ne serai plus
      On sache comme l’air et le plaisir m’ont plu
      Et que mon livre porte à la foule future
      Combien j’aimais la vie et l’heureuse Nature.

      Attentive aux travaux des champs et des maisons
      J’ai marqué chaque jour la forme des saisons,
      Parce que l’eau, la terre, et la montante flamme
      En nul endroit ne sont si belles qu’en mon âme !

      J’ai dit ce que j’ai vu et ce que j’ai senti
      D’un coeur pour qui le vrai ne fut point trop hardi
      Et j’ai eu cette ardeur, par l’amour intimée,
      Pour être après la mort, parfois encore aimée,

      Et qu’un jeune homme, alors, lisant ce que j’écris
      Sentant par moi son cœur ému, troublé, surpris,
      Ayant tout oublié des épouses réelles,
      M’accueille dans son âme et me préfère à elles…

      Anna de Noailles, recueil L’offrande

    Ecrire

Il écrit pour des produits lessiviels
Des mots chantants, percutants, sensuels
Des mots odorants, engageants, visuels
Sur un air entraînant, gestuel

Court, chic, choc, actuel
Son texte vise droit au coeur
De la ménagère, rien qu’à elle
Lui dit que le lavage est un bonheur.

Il écrit pour le linge et la vaisselle
Pour chasser la saleté
Pour encenser la propreté
Il écrit pour les femmes et pour Ariel

Il rêvait d’une écriture romantique
D’un grand roman à caractère épique
D’une longue aventure fantastique
Il n’écrit que pour des antiseptiques.

Peut-être un jour lui donnera-t-on un parfum
Délicat, subtil, féminin
Il n’écrira plus des petits riens
Mais une invitation au voyage baudelairien.

par Danièle

Aimer, aimer, aimer

Atelier du mercredi 7 mai 2014

Thème : écrire sur le modèle de la chanson interprétée par Sylvie Vartan, aimer, que l’on peut écouter ici sur youtube.

      melon

      Aimer, choisir, tâter
      Poser, reprendre, frôler
      Peloter, caresser, estimer
      Humer le parfum subtil
      Extirper de la pile
      Palper, soupeser, scruter
      Tirer le pédoncule
      Respecter le monticule
      Elire, payer, aimer
      Glisser dans le panier
      Poser sur une planche
      Prendre un couteau qui tranche
      Couper à parts égales
      Sentir monter la fringale
      Epépiner, dresser, décorer
      Aimer en coupelles
      Aimer en billes
      Plaisir des prunelles
      Désir des papilles
      Aimer, aimer avec passion
      Déguster un savoureux melon !

par Danièle