La liste de ce qui fait battre le cœur.

Chaque matin, chausser mes lunettes, mettre en bonne place mes aides auditives,
Me raser de près, déguster le parfum et le coup de fouet de l’après-rasage,
Faire entrer le soleil, radieux, et applaudir !
Descendre l’escalier,
Adorer la course du chien qui me voit, jappe en remuant frénétiquement la queue,
Accrocher mon regard au tableau de photos
De nos enfants et petits-enfants,
A la place d’honneur dans la grande salle.
Entendre à la radio
La litanie des infos affligeantes
Qui font naître en moi les angoisses,
Les palpitations de mon cœur
Qui ne demandait qu’à aimer.
Décider cependant de continuer avec mes petits moyens
De lutter pour que le monde aille mieux.
Croire qu’il va déjà mieux.
Recevoir comme une offrande
L’écoute et les quelques mots d’empathie
De mes proches et de mes amis,
Simples, courts, touchants.
Ressentir enfin mon cœur qui bat la chamade …
Loïc

les trous

Qu’y a-t-il dans les trous?

 

une belette …mazette!

une belette a fait son trou

dans le trou de ma chaussette.

chouette!

Mais que faire?

Je la chasse ou…?

Mais ai-je bien les yeux en face des trous ?

oh la la!

Il y a plein de petites belettes au fon fond du trou de ma chaussette

Gaëlle R

listes d’envies

En ce début d’année, souhaits et envies s’épousent pour former un cortège. Chacun joue le jeu en fournissant un condensé de ses désirs ou parfois de son unique aspiration. Au fur et mesure que s’égraine la lecture des listes, l’écoute de leur tonalité, de leur contenu fait jaillir un nom, peut être différent de leur nom de baptême. Ainsi est né un nouveau répertoire reprenant nos 39 énumérations.  Sous le prisme d’une perception toute personnelle, il se soumet à votre lecture; sa vocation n’a d’autre intérêt que de survoler la diversité de nos envies.

-liste humaniste et florale; liste du quotidien énervant; envies poétiques et matérielles; liste de bêtises;  liste affreuse; liste de peurs; liste féminine; liste de plaisirs;  liste des victimes; liste des indispensables; liste autour de l’écriture; liste thérapeutique; liste loufoque; listes qui font battre le cœur;  liste du manque de temps; liste blanche et liste du blanc; l’envie de révolte; l’envie gourmande; liste de l’amitié; liste des « fais pas… »;   liste des rêves inassouvis; liste prudente; liste des loisirs; liste de l’impossible et du possible; liste humaniste et maussade; liste des ennemis; liste d’objets en matière plastique; liste de proverbes ou de phrases illustres; liste de chapeaux; liste d’énumérations; liste de la zen attitude; liste de recommandations; liste du libre cours; le rêve de farniente; liste des mots doux, les nuls et les autres; liste sans nom; envie et étymologie; l’entonnoir.

un don inattendu le premier de l’an

M’étirant avec plaisir , je me sens légère, bizarre, oh mais … j’ai décollé du lit, me mettant debout maladroitement, je me cogne la tête au plafond.

oh! mais je plane… est-ce possible?

Je sors avec précaution, me voilà dehors, je peux planer, un léger mouvement du bras comme pour la nage et j’avance.

Je me décide à monter, me voici au-dessus de la mer blanche, je croise un héron en vol qui ne parait même pas étonné.
Avec prudence je reviens chez moi, Yaya est excitée, elle saute sur mes genoux ce qui m’aide à rester immobile.

Qu’ai-je fait pour avoir cette faculté? Pas de réveillon fastueux, un livre a fait mes délices..

Est-ce que cela tiendra? est-ce passager?

Je m’imagine partir avec les oies Bernache puis aller au devant des hirondelle.

Taisons-nous, gardons le secret, je ne veux pas finir entre les mains des chercheurs. Chut! Ne Me trahissez pas.

Ps plus de vol, don disparu! était-ce un rêve?

 

Françoise R’

 

Le ski ? c’est quoi ?

« J’ai acquis, durant la nuit du Réveillon, un don particulier ».

Le ski ? c’est quoi ?

Après un bon repas en tête-à-tête, et une nuit calme malgré cette sacrée soirée du 31 décembre, j’ai l’esprit bien embourbé ce matin. Je n’ai pourtant fait aucun excès et nous nous sommes couchés à 22h 30, n’y tenant plus devant la télé !
Je refais surface sur une grande étendue, couverte de neige. Beaucoup de skieurs, autour de moi. Un homme s’arrête : « Alors, vous y allez, ou bien ? ». Je me rends compte que nous sommes apparemment en Savoie, et, accessoirement, que j’encombre la piste. Un élan me pousse soudain irrésistiblement : je me mets à slalomer lentement, puis plus vite, très à l’aise, je dépasse tous les sportifs les plus chevronnés !
Ça va me servir : Nous préparons un voyage dans les Alpes avec les petits-enfants ; je n’aurai donc pas l’air trop ridicule.
De toute ma vie, je n’ai jamais chaussé de ski… Mais ça vaut mieux que de devenir un abominable homme des neiges qui prend des photos, engoncé dans son anorak, au bord de la piste, non, à choisir ?
À mes côtés, une ravissante monitrice de l’Ecole Française de Ski … : Demain, j’attaque le Christiania et le snowboard, et le saut, et …

Loïc

D’après une œuvre de Doaré

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 » Souvenirs d’Espagne  »

Des bulles et des couleurs, des petites et des grosses se croisent, se repoussent, s’attirent  dans un immense jeu de cache cache.

D’où viennent elles?  Où vont elles ?

Pour qui ce spectacle céleste ?

• Pour ceux qui ne peuvent s’envoler,  les racines ancrées dans la terre ?
• pour mieux faire rêver ceux qui lèveront les yeux ?

 

 

Oreille

Le bruit courait qu’à l’écume des mots, les murs n’avaient pas d’oreilles, qu’on servait dans des bols à oreilles des oreillons d’abricots. On n’y tirait pas les oreilles et le bonnet d’âne n’y était pas de mise. L’oreille absolue n’était pas nécessaire et c’ est avec des oreilles de coker que je m’y présentais.

J’étais tout ouïe, j’ai tendu l’oreille et comme le sujet traitait de l’homme à l’oreille coupée, je me suis dit fastoche.

Alors je regardais les boucles d’oreille des uns, les feuilles de choux des autres, les portugaises de certains qui se grattaient l’oreille.

Quand vint mon tour de lire, je me frottai les oreilles, je la mis en sourdine, devins sourde comme un pot et prétextais un rendez vous chez l’ORL pour ne point écorcher les grandes oreilles à l’écoute.

Ceci est une histoire à chauffer les esgourdes du genre sérieux !

Un son

Dans une ronde, le monde sombre et gronde. La fronde est sous les fronts. Se fondre dans la nuit sombre, dans le nombre.

Où fuir la bombe et l’ombre qui tombe ?

Dans un bol rond de chocolat sombre au son d’une symphoronde à Moucron.

Un tout qui finit bien?

Un tout qui finit bien ?

Je le cherche, je le trouve, l’enveloppe de tendresse

Je le gave de cerises rouges

Je cache les cacahuètes, cela le rend malade.

Je lui fais humer mon riz au lait.

Pour le garder toujours

Je l’enivre de crémant d’Alsace

Et de griottes au lambig cramoisies !

Une maison bleue héritée à Chicago

Je m’en irai à Chicago

On dit que le ciel y est plus beau

Je m’en irai voir la bâtisse

Que m’a laissée la tante Alice

Je m’en irai voir si là bas

On peut vivre une vie de roi

Je m’en irai voir si la bâtisse

De la Terre Promise offre les délices !