Au musée de Pont Aven

Un tableau : La plage bleue 1928 – Gromaire

Une consigne : ne pas employer les mots bleu et plage

L’été de l’année 1928 était ensoleillé et offrait à quelques audacieuses le bonheur de s’allonger sur le sable blond et scintillant, parcellé d’éclats de quartz dorés.

Sonia était là posée comme une sirène échouée, se reposant d’un long voyage, yeux fermés mais ouverts sur son rêve de lointains. Elle oublie les bateaux de pêche rentrant au port, les bâtiments industriels aux lignes droites et cubistes, indigo aux ombres noires, exactement comme son maillot de bain largement échancré sur sa poitrine généreuse.

Un observateur passant par là dirait même qu’elle est volontairement provocante, moulée ainsi, les courbes appuyées de ses hanches comme un toboggan sur lequel il glisserait volontiers.

Sonia s’expose innocemment aux reflets doux et miroitant du ciel, son bras enroulant sa tête. Elle rêve. Elle rêve tout en tournant le dos à son amie qui l’appelle en vain, plantée à mi-cuisse dans l’eau froide, sans vagues. Elle n’y répondra pas, préférant prolonger la chaude langueur de son fantasme. Chez elle, le bord de mer invite toujours aux voyages intérieurs.

Hélène

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